abandoned rooms . (2005 - 2006)

Vacant apartments. destroyed villas, hotels, chalets and summer houses sheltered during the "Lebanese Civil War" (1975-1990), the people who fled their endangered regions. The numerous local and foreign militias and armies also inhabited multiple structures, turning them into housing or headquarters. Despite the gradual restitution of properties since the end of the war in 1990 and the post-war politic of reconstruction, many of these structures remain in ruin; gaping holes in the wall of a collective amnesia that bewitched the country for over fifteen years. Indeed, post-war periods are often described as times of shameless joy and oblivious behaviors.

An urge drove me inside those endless rooms. I entered the wrecks with the desire, the curiosity, the excitement and the fear of returning to places steeped in one's own past. Walking through the intimacy of each room was like an actual visit to the locked chambers of my personal memory.

Facing unearthed remains, repressed pain rise up: past and imaginary dust.

Randa Mirza, Juin 2006

abandoned rooms . (2005 - 2006)

Immeubles inachevés, appartements vacants, villas luxueuses, hotels, chalets et residences d'été ont abrité durant" la guerre du Liban" (1975-1990) des gens fuyant les regions dévastées. Les différentes milices et armées étrangères et locales ont également occupé ces lieux, les transformant en habitations ou locaux de travail. Malgrés la restitution des biens à leurs propriétaires depuis la fin de la guerre en 1990 et la politique de reconstruction de l'aprés-guerre, un grand nombre de ces architectures demeurent en ruines.

Au milieu des décombres, la vacance installait ses maisons. Ces vestiges étaient devenus des blessures béantes conjurant l'amnésie, la volonté d'oubli collective qui s'empara du pays quinze ans durant; les après-guerres ont immanquablement été des périodes d'ivresse vertigineuse et de plaisirs excessifs qui succédaient à la perte. Les édifices de l'absence devenaient dépositaires d'une mémoire.

J'entrais dans chaque ruine comme dans une histoire d'amour, crainte et désir mêlés. La curiosité, l'excitation, la peur, le besoin…douce et terrible nécessité du retour sur les lieux du souvenir. En passant de l'intimité d'une chambre à celle d'une autre, je forcais les chambres abandonées de ma proper mémoire. Dans le dénuement de ce qui reste, je réveille les secrets enfouis…poussières qu'on ne savait plus réelles ou imaginées.

Randa Mirza . Juin 2006